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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, avril 25, 2024

Colère impuissante et recours à Ducasse

 


Ciel bleu avec vent mais moins violemment éloquent que mardi. Corps moulu, tendu, douloureux, gélule de cassis, doliprane et volonté… activité insistante dans l’antre et pour la cour… arrêt conscience en paix un peu après onze heures pour mettre en mots ce qui, dans ou hors du sujet, se dessinait depuis dimanche soir pour répondre au #5 de l’atelier, le premier quart à peu près satisfaisant achevé, relu, rapetassé un peu après midi… abandon provisoire. J’avais prévu (sans m’y engager heureusement) de rejoindre une bénévole très active, efficace et sympathique et quelques jeunes de Rosmerta vers seize heures à Ceccano pour un « quiz afro-culture » avant, si pas trop de vent et forces au meilleur de leurs possibilité, la réunion des bénévoles actifs rue de la Trillade mais pendant que je déjeunais appel téléphonique du plombier chargé d’éviter les infiltrations de ma terrasse… lui fait part de mes doutes quant aux conséquences pour l’évacuation de ma cour de son projet,  il m’assure avec autorité que pas de problème, je m’incline de grâce moyennement bonne et annule tout le reste.



Il s’installe, me certifie une fois encore que si, bien entendu ce qui compte c’est l’eau qui débouche venant du toit mais il a bien pensé qu’il y en a aussi, mais c’est moins important manifestement,  qui tombe dans ma cour, je lui oppose que ne vois pas pourquoi, il a la gentillesse de celui qui sait mais tolère, de me dire de ne pas m’en faire… je m’abstrait dans la rédaction du deuxième quart et au moment où j’entame le quatrième il vient me dire au revoir.



Je sors, je constate, je ne crie pas, les petites vieilles ne veulent pas être traitées en vieilles folles hystériques, je dis que je n’admets pas, il répond que même si ça ne semble pas vrai le petit espace suffira pour évacuer ma pauvre pluie, je consens que oui mais pas celle d’une forte pluie ou d’un orage, il répond qu’on verra bien alors et repart (tout ceci plus longuement, avec force mais sans cris inutiles de ma part). Je le trouvais charmant, je cesse brusquement. Je téléphone au propriétaire qui me répond qu’il me comprend mais qu’il lui fait confiance, c’est un homme calme et sensé (pas comme moi) et qu’on verra bien… Me reviens le souvenir d’une nuit où me suis réveillée, ai posé pied sur le sol de ma chambre inondée et de l’heure passée à éponger avec l’énergie du désespoir. Je ne sais s’ils verront mais moi si… et ne peux rien faire.



Suis sortie pour racheter des pansements pour mes doigts et le Canard, pour tuer ma rage surtout.



Ai trouvé consolations (même si cela ne règle rien) en rentrant et pour exprimer ma colère que je peine à calmer, recours à Laurent Margantin 

Un jour lointain au château d’Oberwiedersted dans l’ex-Allemagne-de-l’Est château où naquit le poète Novalis en 1772 je suis assis dans une salle au sous-sol et raconte mes rêves à de parfaits inconnus

La porte au fond couloir

L’encrier et la boite à musique

Histoire du garçon qui balance des chats dans le vide

Sa vie de chaman… 

et, puisque le lisais cette nuit dans un joli petit livre des Editions Allia, en guise de poème pour ce jour, à Isidore Ducasse et au début d’une très longue liste de calamités dans « Poésies I & II » même si elles n’ont aucun rapport avec mes ennuis (s’appliquent aux « littérateurs)

Les perturbations, les anxiétés, les dépravations, la mort, les exceptions dans l’ordre physique ou moral, l’esprit de négation, les abrutissements, les hallucinations servies par la volonté, les tourments, la destruction, les renversements, les larmes, les insatiabilités, les asservissements, les imaginations creusantes, les romans, ce qui est inattendu, ce qu’il ne fait pas faire, les singularités chimiques de vautour mystérieux qui guette la charogne de quelque illusion morte, les expériences précoces et avortées, les obscurités à carapace de punaise, la monomanie terrible de l’orgueil, l’inoculation des stupeurs profondes, les oraisons funèbres, les envies, les trahisons, les tyrannies, les impiétés, les irritations, les acrimonies… et j’en reste là (il y a encore près de deux pages) 

mercredi, avril 24, 2024

La guerre que me fait le vent - et un poème venu d’une île lointaine

 


Vents de la Drôme

vents d’Ardèche

et vents de la Lozère

toi aussi le vent

des rues du centre

enfants vous êtes

qui vous croyez grands.

Sieur le vent qui ce matin

voulait m’empêcher

de gravir pente,

que j’affrontais front baissé

et jambes raidies

qui m’a fait chuter

contre les pierres d’un mur

me râpant les doigts

et coinçant mon appareil

ce qui me navrait

bien davantage,

vous toise et passe.




Rue de la République

avançais l’air hébété

cheveux hérissés

sous les jeux de son souffle

remuant les doigts.

Ai choisi poisson,

mordu pain au chocolat,

ne voyais que l’appareil.

L’ai injurié et frappé

contre ma paume

au seuil de la pharmacie

et ce fut le miracle.

Il a repris vie

Je l’ai embrassé.

Un enfant a ri.

Et j’ai continué mon jour, courbatue, moulue et résolue à éviter sorties… je boude la raison (d’où la sottise de cette présentation).



Pensant au vent, cherchant poème, ai pensé îles et plutôt que Saint Pierre et Miquelon ai choisi La Réunion, et Myriam Cazalou

Mon île chante

Mon île chante au vent et à la pluie

La grande voix nostalgique des flots

S’enfle, s’étend quand ruissellent les eaux,

Au flanc des monts, sous le ciel noir de suie,

Immense flot de dentelle d’argent,

En bouillant, descendent les cascades,

Et, au galop, telle une cavalcade,

Avec fracas, dévalant les torrents.

Mon île chante, au vent et à la pluie,

De cris plaintifs, paille en queue, et bouquets,

Remplissent l’air et les cimes qu’ils fuient.

Dans les jardins saccagés, par bouquets,

Feuilles et fleurs, s’envolent, tourbillonnent;

Illuminés d’éclairs, qui les sillonnent,

Les cieux plombés grondent terrifiants.

Mon île chante aux souffles des grands vents.

(dans « Mon île au ciel d’azur », 1972, repris dans « Outremer — Trois océans en poésie », Editions Bruno Doucey)

Elle m’a fait honte… vous demande votre indulgence (grâce à son poème)


mardi, avril 23, 2024

Petit torrent d’images et un poème

 


Quand le vent qui me bousculait ce matin me laissait un semblant de pensée, me demandais, sur le chemin des courses nécessaires, si garder pouvais les photos ramenées (pas si nombreuses mais tout de même) de ces jours sans grand intérêt, sauf celles qui  ne trouveront pas place ici (témoignages, familiaux) - décide de… vaille que vaille… les poser ci-dessous avec juste quelques mots purement informatifs.




Comme ces images d’un moment de matinée dans le jardin de Grignan que trouvais fort venté de froid (Avignon ce matin affirmait sa plus grande violence par rapport à ces vents froids qui nous ont accompagnées pendant tout notre circuit) en attendant qu’il soit l’heure de laisser la maison aux bons soins de mon beau-frère et d’un de ses fils… 



et une, ramenée avec Canard enchaîné, médicaments, sourires, piapias et quelques broutilles de notre petit tour dans la vie des rues et places.



Comme, après routes de la Drôme, de l’Ardèche (pique-nique luttant contre souffles sur un parking en terrasse) de la Lozère, mon petit espace personnel devant ma chambre, ilot de soleil à l’abri, pour lecture tranquille pendant qu’une réunion se tenait, irresponsable que suis.



Comme le retour d’un restaurant de très bonnes viandes où on m’avait servi au nom de mon abstinence deux très grands bols d’aligot (a été une constance mienne puisque retrouvé le lendemain au déjeuner pour mon plus grand plaisir)



Comme l’aube du samedi, et mon palmier après le petit déjeuner, avant de partir très vite vers l’assemblée de parents de pensionnaires des foyers, MAS et ESAT… (où vendais avec un des jeunes ouvriers, au début, avant d’être rejointe par quelques uns de ses compagnons et le directeur, les miels, bonbons, confitures et K-lumets fabriqués par un ESAT)



Comme mon petit tour hors de la salle de réunion, évasion brève dans le Pôle bois qui me fait vibrer (doucement) à un moment de moindre intérêt.



Comme le retour vers le parking à côté de la maison de Saint Germain du Teil après le déjeuner/rencontre/moment musical partagé avec parents, soignants, mon frère, ses compagnes et compagnons (mais pas comme notre dîner pizza/tagliatelles près de la plus belle des deux portes de Marvejols)



Comme l’aube dimanche à la fin de la nuit de sommeil piètre et haché.



Comme notre départ et des moments du trajet jusqu’à Montélimar où j’ai attendu un TER me ramenant à Avignon.

Quant au poème rituel, très très bref autant que délicat, c’est à nouveau Jaccotet  qui me le fournit (dans « Airs » 1961-1964)

Il y aura toujours dans mon oeil cependant

une invisible rose de regret

comme quand au-dessus d’un lac

a passé l’ombre d’un oiseau.